Flashback : Quand les enfants consommaient encore du Cannabis à la récré

Il y a 69 ans, l’interdiction du Cannabis à la récré

Et si on te disait qu’à l’école primaire, ton grand-père ne partait jamais sans quelques grammes de Cannabis du jardin dans son cartable en cuir pour en partager avec ses copains à la récré ? Le jugeant bénéfique pour l’humeur et la digestion, de nombreuses mères faisaient pousser du chanvre dans leur jardin pour accompagner le verre de lait de leurs têtes blondes … ça t’intrigue ? On fait le point ensemble. 

Le Cannabis : la star des cours de récré

Une plante de terroir et de traditions

Je m’en rappelle comme si c’était hierAvant chaque rentrée, ma mère récoltait les fleurs de ses plants de Sativa.”, nous raconte Jean-René, 75 ans. “Elles les avait alignés le long de la fenêtre, juste à côté des tournesols. Elle coupait les tiges avec un vieux sécateur et les suspendait dans la cave, là où il ne faisait pas trop chaud.” Pour ce retraité des Briançon, la récolte du Cannabis signifiait le retour de ses goûters préférés. “J’avais toujours hâte que les fleurs finissent de sécher pour pouvoir en ramener à l’école. 

Bien avant les briques de jus de fruit et les biscuits au chocolat, les fleurs de Cannabis étaient l’encas de prédilection des écoliers français dans les années cinquante. Dans une société où les affres de la guerre se lisaient encore sur les visages, cette plante était vue comme un remède doux et naturel contre la mélancolie ambiante, et surtout, un remontant des plus efficaces pour motiver les futures générations d’un pays en reconstruction.

Dans les campagnes françaises, la culture du chanvre faisait partie intégrante du quotidien depuis plusieurs siècles. Au XIIe siècle, Hildegarde de Bingen vantait déjà ses mérites dans ses écrits, insistant sur les effets de la plante sur l’humeur, la digestion, mais aussi pour soigner les maux de tête. Comme la mère de Jean-René, elle en cultivait elle-même dans ses jardins.

Mais si le chanvre a progressivement trouvé une place parmi les remèdes de grand-mère, c’était avant tout pour son intérêt agronomique : elle demande peu d’eau, ni compost, ni engrais, et s’adapte parfaitement au climat tempéré de nos campagnes. Bien avant que la consommation de cannabis ne devienne un symbole de contestation sociale, elle côtoyait le traditionnel verre de lait pour le plus grand bonheur des écoliers. 

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D’ailleurs, le jardin de la mère de Jean-René n’avait rien d’exceptionnel. Avant le déploiement du trafic dans la deuxième moitié du XXe siècle, le Cannabis était avant tout une affaire personnelle. Avant même la petite plante qui s’épanouit sous l'éclairage artificiel de ton studio, le chanvre grandissait souvent au beau milieu des tournesols et plants de tomates.

Inhaler ou mâchonner : la clé pour bien démarrer

Une fois sèches, ma mère découpait les fleurs en petits morceaux qu’elle mettait dans une petite boîte en métal qu’elle fourrait dans mon cartable. Et à la pause, le maître passait dans les rangs avec des allumettes.”, ajoute Jean-René d’un ton empreint de nostalgie.  

Etonnamment, l’inhalation était la méthode de consommation la plus répandue dans les cours de récréation. Plus douce et plus efficace, elle permettait aux enfants de profiter plus rapidement des effets sans qu’ils soient trop intenses. “Quelques bouffées, et la journée peut commencer !”, martelait le Général de Gaulle lors d’une campagne du gouvernement provisoire d’après-guerre. 

Pour préserver les poumons les plus fragiles, certains parents donnaient également à leur progéniture des feuilles de chanvre macérées dans du sucre, qu’ils mâchonnaient entre deux cours. 

La coqueluche des bancs d’école ? La fleur de chanvre Sativa, recommandée par l’Ordre des Médecins pour ses effets sur l’activité cérébrale. Stimulante, elle favorisait la créativité et la concentration pour le plus grand bonheur des instituteurs. “Je garde toujours une petite réserve dans un tiroir de mon bureau pour les élèves ayant oublié leur dose à la maison, sans quoi les pauvres anges n’arrivent pas à suivre efficacement la leçon.”, déclare Marie-Jeanine, enseignante de Montargis, dans un des tout premiers reportages de l’ORTF. “Elle avait un petit goût d’orange, j’adorais ça.”, complète Jean-René. 

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Vers l’interdiction progressive du Cannabis dans les cours de récré

L’ordonnance du 1er avril 1953

Mais ce qu’ignorait encore le jeune Jean-René, c’est que ses premiers pas de consommateur de Cannabis allaient rapidement se terminer. En 1952, le premier ministre Antoine Pinay crée un Comité consultatif national d’hygiène scolaire et universitaire pour surveiller la consommation des écoliers. Publié au début de l’hiver, le rapport Pinay pointe de nombreuses dérives dans les communes les plus reculées, où les pratiques étaient moins encadrées et les dérives plus fréquentes. S’en suivent quelques incidents comme la triste affaire du petit George-Eric dans la Sarthe, qui plantent les graines d’un mépris progressif du chanvre dans les hautes sphères parisiennes. 

Désormais convaincu de la dangerosité de la plante, René Mayer, le nouveau chef du gouvernement, décide au printemps 1953 de retirer le Cannabis de la pharmacopée française, avant de faire adopter la circulaire du 1er avril, interdisant de servir tout produit à base de chanvre dans les écoles aux enfants de moins de 12 ans.

Interdite mais pas disparue

Dans les campagnes, cette mesure a fait l’objet de nombreuses critiques et suscité plusieurs vagues de contestation. “Après l’interdiction, la transition a été difficile. J’avais l’impression d’avoir perdu un ami.” se désole Jean-René. “On avait gardé quelques plants au fond du jardin, alors j’avais encore droit à quelques bouffées en rentrant de la messe, si je promettais de ne pas en parler à mes petits camarades”, ajoute-t-il, les yeux encore pleins des malices de l’enfant qu’il a été. 

Mais avec la démocratisation des produits à base de CBD ces dernières années, qui ont contribué à faire évoluer les mentalités, renaît l’espoir de voir le Cannabis faire son grand retour dans les cours de récréation, et pour Jean-René, de partager des moments complices avec Jean-Kévin, son petit-fils adoré. 


Tu penses que l’on te fait marcher ? Eh bien tu as tout à fait raison ! Pour le 1er avril, l’occasion était beaucoup trop belle de laisser parler notre créativité … Ce qui reste vrai, en revanche, c’est que le CBD regorge de bienfaits et améliore le quotidien de nombreuses personnes. Pour en apprendre plus, n’hésite pas à passer sur le blog ou à nous rejoindre sur Instagram ! 

Cake it easy, 

Joséphine