CBD et Histoire : d’où vient l’interdiction du Cannabis en France ?

Pourquoi la consommation de cannabis a été interdite.

Tu ne t’es jamais demandé d’où venait l’interdiction du Cannabis en France ? Quand on découvre les effets du CBD sur le cerveau ou encore que de nombreuses personnalités en vantaient les mérites au cours de l’histoire, cela semble légitime de se demander comment le Cannabis en est arrivé à vouloir interdire sa consommation. Chez Cakespace, on a creusé un peu et on s’est on s’est rendus compte que toute cette histoire n’avait, au final, rien à voir avec la santé … installe-toi, on va tout t’expliquer. 

Le Cannabis : un coupable bien pratique

L’histoire d’une relation houleuse entre Hash et colonialisme

Fais tes valises, on t’emmène en Egypte. Au tout début du XIXe siècle, le pays est sous domination française, et plus précisément, sous le contrôle de Jacques-François Menou, un général nommé par Napoléon pour administrer le territoire. D’ailleurs, beaucoup pensent que ce sont les soldats napoléoniens qui ont ramené le Cannabis en France des campagnes égyptiennes. 

Et c’est ce cher Menou qui met en place la toute première interdiction du Cannabis de l’histoire de France, le 8 octobre 1800. Plus précisément, il interdit le haschich et ce que l’on appelait des “cafés maures”, où l’on pouvait s’en procurer et en consommer. 

Ok. Mais concrètement, pourquoi cette interdiction ? Eh bien notre Menou n’est pas allé chercher bien loin. Pour lui, le haschisch rendait violent, et poussait la population à résister à la colonisation. C’est marrant, nous, on aurait spontanément pensé que c’était les exactions de l’armée française qui les agaçaient, mais bon … chacun sa version … 

D’autant que, si Menou s’était donné la peine de creuser un peu, il se serait rendu compte que c’était les Grecs d’Alexandrie, et non les musulmans présents en Egypte, qui contrôlaient le marché du haschich à cette époque.  

L’impression que ça nous donne, c’est que plutôt que cette interdiction était motivée par une volonté de répression politique et non par un souci de santé publique. 

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Le haschich, la résine des assassins ?

D’ailleurs, Menou n’était pas le seul à supposer un lien entre haschich et violence. On le soupçonne d’avoir pioché dans les théories d’un autre français, le baron Silvestre de Sacy, qui a popularisé l’idée selon laquelle le mot “assassin” viendrait de l’arabe ḥašāšīn ou “hachachin”, qui faisait référence aux consommateurs de haschich. 

Selon lui, le terme hachachin désignait à l’origine les membres d’une secte musulmane, les Nizârites, qui était particulièrement active au XIe siècle. D’après les légendes, leur chef, Hassan ibn al-Sabbah, faisait boire à ses partisans une décoction à base de chanvre pour, au choix, les maintenir sous son emprise, ou leur donner le courage d’accomplir des missions mortelles.

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Alors, ok, c’est un très bon pitch de départ pour un Assassin’s Creed, mais dans les faits … c’est surtout des rumeurs et de la fiction. D’autant que la consommation de haschich n’était pas aussi répandue que l’on pense dans le monde arable, que de nombreuses cultures et confessions condamnaient justement leur prise, au même titre que l’alcool. 

Mais là aussi, il n’y a pas eu beaucoup de monde pour chercher plus loin, et les discours de Sacy ont largement contribué à diffuser l’idée selon laquelle le haschich inciterait à la folie meurtrière chez les musulmans du Maghreb. Bonne ambiance.

Cannabis et criminalité

Le cas de l’Algérie française offre là aussi un très bon exemple de cette mentalité aberrante. 

Vers la fin des années 1850, plusieurs crimes violents sont commis par des musulmans à Alger. Depuis Menou et Sacy, l’amalgame entre Cannabis et criminalité a largement eu le temps de se diffuser. Aussi, on attribue ces actes à une consommation excessive de haschich. 

On retiendra surtout le cas de Soliman ben Muhammad, un musulman qui s’est attaqué à une foule de juifs un jour de Sabbat. Bilan ? Un mort et sept blessés. L’homme est condamné à cinq ans de prison. 

L’enquête révèle qu’il aurait fumé pour quinze centimes de kiff le matin précédant son crime. Étrangement, tout le monde s’arrête sur ce détail, mais pas sur la bouteille de vin et les six verres d’anisette que Soliman a bu dans la foulée … mais cela n’empêche pas les médecins dépêchés sur l’affaire de déclarer que “le haschich peut conduire à commettre des actes dangereux pour la santé publique” et d’exiger que “quelque chose soit fait pour interdire la vente de toutes les préparations de Cannabis indica dans toute l’Algérie française”. 

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Autant de discours qui débouchent sur un décret réglementant la vente et la consommation de haschich dans les fameux cafés maures, et interdisant la vente aux mineurs. 

Cela va même plus loin, car pour justifier la création du Code de l’indigénat en 1881, de nombreux reportages sur des hashashins terrorisant la population ont été diffusés … 

Encore une fois, tout ce qu’on en retient, personnellement, c’est que le haschich était surtout un très bon coupable pour justifier des restrictions de libertés.

De nouvelles lois … et toujours le même cliché

La législation sur le Cannabis dans le reste de la France

Dans les années qui suivent, les autorités françaises collectionnent les mesures d’interdiction et de réglementation pour le Cannabis, en métropole comme dans les colonies. Et à chaque fois, le principal motif avancé est la menace que représente la plante pour l’ordre public. 

Et ce cliché n’est finalement pas complètement parti : lors des débats à l’Assemblée nationale pour voter la loi de 1970 - qui définit le cadre légal que l’on connaît aujourd’hui - un député a osé remettre les théories de Sacy sur le tapis !

Le CBD : une substance victime de l’ignorance

Comme tu as pu le constater avec ce petit compte-rendu historique, quand il s’agit de l'interdiction du Cannabis en France, il n’a jamais été question des dangers pour la santé. En replaçant ces lois dans leur contexte colonial, la substance apparaît plutôt comme un bouc émissaire bien pratique pour justifier des restrictions de libertés. 

Et c’est en partie à cause de ce type de mentalité que l’on commence à peine à découvrir tous les bienfaits du CBD … 

De notre côté, on n’a pas fini de te tenir au courant de toutes ses avancées et on serait ravis de te proposer d’autres décryptages sur le CBD et le Cannabis ! à Rejoin-nous sur Instagram pour être tenu au courant ! 

Cake it easy, 

La Team Cakespace