Quelle place pour le CBD et le Cannabis aux Présidentielles 2022 ?
Ce que disent les Candidats sur le Cannabis aux Présidentielles 2022
Impossible de parler des Présidentielles 2022 sans débat sur le Cannabis et les produits au CBD : selon un des derniers sondages de l’IFOP, 57% des français souhaitent voir les candidats prendre position sur une éventuelle légalisation du Cannabis. Mais avec douze programmes différents, que faut-il retenir ? quelles tendances se dégagent ? On t’a préparé un dossier complet sur la question !
Les principaux arguments autour du Cannabis aux Présidentielles 2022
Légalisation du cannabis : qui est pour, qui est contre ?
Avant de se lancer dans une quelconque analyse, la première chose que tu veux probablement savoir, c’est la position de chaque candidat sur la question de la légalisation du Cannabis.
Valérie Pécresse (LR), Eric Zemmour (Reconquête), Nicolas Dupont-Aignan (DLF), Emmanuel Macron (LREM) ainsi que Marine Le Pen (RN) ont déclaré être contre la légalisation, une tendance qui est donc fortement marquée à droite de l’échiquier politique.
Yannick Jadot (EELV), Jean-Luc Mélenchon (LFI), Jean-Lassalle (Résistons !) et Nathalie Arthaud (LO) se sont quant à eux prononcés en faveur d’une telle mesure.
On observe tout de même quelques nuances dans certains discours.
Dans un entretien accordé à Konbini, Fabien Roussel (PCF) s’est déclaré favorable à une dépénalisation. En parallèle, il considère que “la diversité des opinions” sur cette question nécessitera “un débat démocratique”.
Anne Hidalgo (PS) indique quant à elle que la situation actuelle ne peut continuer : “je ne suis pas pour le statu quo”, et propose l’organisation d’une “conférence de consensus” à l’échelle nationale.
Une répression jugée inefficace
Qu’ils soient pour ou contre, de nombreux candidats pointent l’inefficacité de l’actuelle politique de répression.
Dans l’interview menée par Konbini, Nathalie Arthaud, Fabien Roussel, et Philippe Poutou estiment que la répression ne fonctionne tout simplement pas. Maintenir l’interdiction serait donc irréaliste.
Certains comparent même le Cannabis à l’alcool. Nathalie Arthaud rappelle ainsi que “les deux drogues qui font le plus de dégâts en France sont le tabac et l’alcool, c'est-à-dire deux drogues tout à fait légalisées !”, tandis que Jean-Luc Mélenchon évoque le fait que “beaucoup de cannabis, ça ne fait pas du bien, c’est exactement comme l’alcool, mais l’alcool, justement, comment on l’a traité ? On a essayé la prohibition dans certains pays, ça ne donne rien du tout. Prohibition égale trafic, voilà, c’est aussi simple que ça.”
D’autres appellent au contraire à intensifier la répression. Pour Eric Zemmour, “nous n’avons jamais vraiment essayé la répression”. Il appelle donc à plus de moyens pour les forces de l’ordre. Nicolas Dupont-Aignan demande lui aussi plus de mesures, tandis que Marine Le Pen insiste sur le maintien d’une politique répressive.
Le report du trafic et de la consommation
Pour justifier leur refus de légaliser le cannabis, certains candidats s’appuient sur le risque d’un report de la consommation et du trafic sur des taux de THC plus élevés ou des drogues plus dures.
Ainsi, Valérie Pécresse pense qu’en cas de légalisation, “les dealers continueraient leur trafic en proposant des produits avec des THC supérieurs.” Une position partagée par Fabien Roussel, pourtant favorable à une dépénalisation : “il y aura toujours un trafic de cannabis avec un fort taux de THC”.
Nicolas Dupont-Aignan va jusqu’à déclarer qu’une légalisation “augmenterait obligatoirement la consommation et reporterait l’interdit sur d’autres drogues plus dures.”
Des arguments qui n’ont pas convaincu Jean-Luc Mélenchon : “C’est pas vrai qu’on passe d’une drogue à l’autre (...) Il ne faut pas prendre les gens pour plus déraisonnables qu’ils ne le sont.” Yannick Jadot pense même que la légalisation permettrait de sortir des “mafias du deal”.
“C’est pas vrai qu’on passe d’une drogue à l’autre (...) Il ne faut pas prendre les gens pour plus déraisonnables qu’ils ne le sont.” - Jean-luc mélenchon
Les effets du Cannabis sur la santé
La question des effets du Cannabis sur la santé est également au centre de nombreux argumentaires.
Valérie Pécresse considère que “le cannabis est toxique pour la santé“, une position qu’elle partage avec Nicolas Dupont-Aignan. Eric Zemmour va plus loin en affirmant que “c’est très mauvais pour la mémoire, c’est très mauvais pour le QI, ça crée parfois des états dépressifs”.
Bien que favorable à une légalisation, Nathalie Arthaud ne croit pas pour autant que le Cannabis soit bénéfique pour la santé. Elle rappelle cependant que le tabac et l’alcool peuvent aussi être considérés comme des drogues.
Seul Jean-Luc Mélenchon rappelle que “le cannabis est aussi un moyen de soin dans un certain nombre de cas.”
Sans se montrer catégoriques sur la dangerosité du cannabis, certains candidats pointent le potentiel addictif de la plante et donc la nécessité de prévenir et d’encadrer son utilisation. Ainsi, Jean Lassalle souhaite qu’une “grande partie des recettes” de la légalisation soient consacrées “à la lutte contre l’addiction”. Il est rejoint par Yannick Jadot, qui entend utiliser le produit des taxes perçues sur les ventes pour financer des politiques de santé et de prévention.
Le Cannabis : beaucoup d’opinions, beaucoup d’ignorance
Mais au fil de nos recherches, nous avons surtout été frappés par l’ignorance de la majorité des candidats au sujet du Cannabis et du CBD.
Le manque d’expérience et de connaissances des candidats
Nous avons été particulièrement intrigués par la vidéo de Konbini citée précédemment. En effet, la pertinence des questions posées nous a permis d’établir une corrélation qui vaut le détour : ce sont les candidats qui n’ont jamais touché au cannabis qui militent pour son interdiction.
A l’exception de Nathalie Arthaud et de Philippe Poutou, tous les candidats ayant déclaré n’avoir jamais consommé de cannabis (Nicolas Dupont-Aignan, Valérie Pécresse et Eric Zemmour) sont opposés à la légalisation.
Et à l’exception d’Anne Hidalgo, qui n’est par ailleurs ni pour ni contre, tous les candidats ayant déjà consommé du cannabis (Fabien Roussel, Yannick Jadot, Jean Lassalle, et “sans doute” pour Jean-Luc Mélenchon) sont favorables à une légalisation. Plutôt intéressant, tu ne trouves pas ?
Les interviews menées par Konbini permettent également de constater le manque de connaissance global des candidats sur le Cannabis légal, plus spécifiquement, sur les produits à base de CBD.
De tous les candidats interrogés, seuls Fabien Roussel et Yannick Jadot semblaient comprendre la différence entre CBD et THC, ce dernier ajoutant qu’il est “aberrant de voir ce gouvernement vouloir stopper la vente de CBD par obsession de la lutte contre le cannabis”.
Après avoir obtenu plus d’explications lors de l’interview et donc compris ce qu’était le CBD, Eric Zemmour, Nathalie Arthaud et Valérie Pécresse ont toutefois indiqué que la molécule avait tout à fait sa place sur le marché français.
De son côté, Nicolas Dupont-Aignan, qui a pourtant des opinions très arrêtées sur le THC, ne souhaite pas en apprendre davantage : “Je sais qu’il y a une différence mais ça ne m’intéresse pas”.
De nombreuses lacunes concernant les effets du CBD et du Cannabis
La manière dont est utilisé l’argument des effets sur la santé révèle également une certaine ignorance de la part des candidats quant aux bienfaits du CBD et du Cannabis en général.
Les études menées ces dernières années sur le CBD et qui se font de plus en plus nombreuses montrent bien que le Cannabis peut également avoir des effets très positifs sur la santé et le bien-être. Elles pointent d’ailleurs que le CBD contribue à modérer les effets négatifs du THC.
Et s’il convient de traiter cette molécule avec une grande précaution, le THC n’est pas non plus à bannir totalement, car il peut également produire des effets très positifs sur plusieurs afflictions lorsqu’il est combiné au CBD.
Un potentiel qui ne devrait pas être ignoré alors que l’étude de l’IFOP révèle que 70% des Français seraient favorables à la légalisation de l’usage du cannabis à titre thérapeutique.
D’autant que l’argument des risques pour la santé perd rapidement de sa superbe lorsque l’on se renseigne sur les raisons à l’origine de l’interdiction, qui n’avaient rien à voir avec un enjeu de santé publique.
En tout cas, on espère que cet article t’aura aidé à y voir plus clair sur la place du Cannabis dans les prochaines élections, peut-être même aura-t-il contribué à t’aider à faire ton choix pour dimanche … pour en savoir plus sur le cannabis et le CBD, n’hésite pas à te rendre sur le blog Cakespace, et à visiter notre page instagram !
Cake it Easy,
Joséphine